LA TERRE TREMBLE
(LA TERRA TREMA)
Réalisé par
LUCHINO VISCONTI
PRIX INTERNATIONAL - FESTIVAL DE VENISE 1948
On sait que c'est Ossessione (1943), le premier film de Visconti, qui a donné naissance à l'expression "néoréalisme". Mais ce retour à l'invention de la réalité trouve son point culminant avec son deuxième long métrage, La Terre tremble réalisé en 1948. A l'origine, Visconti souhaitait réaliser un triptyque où la tragédie des Valastro serait complétée par le récit d'un soulèvement de mineurs, puis par une histoire de paysans en lutte contre les grands féodaux. Finalement, seul le premier épisode vit le jour. A la sortie du film, André Bazin sut trouver les mots de la reconnaissance : « Certains aiment les pauvres. Sur le plan artistique, Visconti fait mieux : il les admire. Il les regarde vivre avec les yeux d'un peintre du quattrocento. Il retrouve au coeur de leur misère et dans le moindre de leurs actes quotidiens cette noblesse, ce sens inné du geste, cette élégance que le riche a perdus. » Les communistes italiens, qui financèrent partiellement le film, reprochèrent à Visconti d'avoir trop esthétisé leur contestation. Si La terre tremble a su résister au temps, c'est pourtant grâce à ce soin apporté à l'image. Le départ des pêcheurs, dans la nuit noire déchirée de cris de fatigue, ou l'attente des femmes sur les rochers, telles des figures de proue au bord de l'effondrement, frappent par leur extrême beauté, digne d'un opéra social.
AU CINÉMA
LE 26 JUIN 2019
EN VERSION RESTAURÉE HD
Ntoni Valastro, pêcheur sicilien, vit à Aci Trezza, un petit village niché entre Catane et Syracuse, où il assure péniblement la subsistance des siens. Sa famille - comme toutes les autres - est exploitée par les grossistes, qui fixent eux-mêmes les prix du poisson. La colère gronde. Les pêcheurs, ulcérés par l'insolence des vendeurs, se révoltent. Ntoni persuade alors sa famille de se passer des mareyeurs et de travailler pour son propre compte. Le grand-père le met en garde contre les dangers de l'entreprise. Après une première pêche abondante, les lendemains vont pourtant déchanter...
"Si ce film dépasse en vérité la plupart des œuvres néoréalistes et le cinéma vérité lui-même, c'est que, dans un travail militant comme celui-ci, Visconti reste avant tout un esthète. Capable seulement de filmer des êtres dont chaque geste, chaque regard le séduisent. Il n'est donc pas surprenant que cette histoire réelle d'une famille de pêcheurs ait acquis l'intensité d'un tableau de Bruegel l'Ancien." Télérama
"Les causes de La Terre tremble tenaient à cette perplexité qui augmentait en moi de jour en jour en voyant le mouvement néo-réaliste qui se déviait, qui perdait son prestige. D’où le besoin de revenir vraiment aux origines, à la vérité pure, sans aucune tricherie. Sans découpage préétabli, sans acteur véritable, en se fiant vraiment à la réalité et à la vérité. Avec La Terre tremble, il me semble être véritablement parvenu au réalisme." Luchino Visconti
"Un film néoréaliste, c’est-à-dire tourné en décors naturels avec des acteurs non professionnels, abordant des problèmes de vie quotidienne mais mis en scène par Visconti avec des cadrages dessinés à l’avance et un raffinement dans l’image dû à Aldo. Un chef-d'œuvre lyrique !" Le Guide des films
"Œuvre complexe. Par sa méthode de tournage, elle est fidèle au plus pur crédo néo-réaliste. Utilisant les pêcheurs dans leur propre rôle, dans leur propre univers, écrivant le dialogue avec eux, Visconti donne au film une impeccable véracité documentaire et humaine, laquelle est liée à une très grande élégance, née de l’absence de tout artifice et de toute fausseté. Par son contenu, La Terre tremble est une œuvre très engagée et même militante." Le Dictionnaire du cinéma
"La Terre tremble est une grande œuvre lyrique dans son réalisme, un ciné-opéra-vérité. Car, « dans les éclats de voix, les rumeurs crépusculaires d’un départ pour la pêche, les chansons des maçons, la lumière livide de l’orage, les inflexions de N’Toni et la résignation de sa mère, on trouve avec l’inévitable polémique sociale qu’elles entraînent, le timbre le plus sincère de la voix poétique de Visconti » (Antonioni)." Le Dictionnaire des films
Presse et distribution
FILMS SANS FRONTIÈRES
Christophe CALMELS
70, bd Sébastopol - 75003 Paris
Tel : 01 42 77 01 24 / 06 03 32 59 66
Fax : 01 42 77 42 66
Email : distrib@films-sans-frontieres.fr
Fiche technique et artistique
Réalisation : Luchino Visconti
Avec :
Antonio Arcidiacono : 'Ntoni
Giuseppe Arcidiacono : Cola
Venera Bonaccorso : La vieille femme qui rit
Nicola Castorino : Nicola
Rosa Catalano : Rosa
Rosa Costanzo : Nedda
Alfio Fichera : Michele
Carmela Fichera : La Baronne
Rosario Galvagno : Don Salvatore, le Maréchal des Carabiniers
Agnese Giammona : Lucia
Nelluccia Giammona : Mara
Scénario : Luchino Visconti et Antonio Petrangeli
d'après le roman de Giovanni Verga I Malavoglia
Musique : Willy Ferrero et Luchino Visconti
Photographie : Aldo Graziati
Montage : Mario Serandrei
Assistants réalisateurs : Francesco Rosi et Franco Zeffirelli
Production : Salvo D'Angelo
Distribution : Films Sans Frontières
Durée : 160 min. / ITALIE/ 1948
DCP 2K / VOSTF / Noir et blanc
1.37:1 / Mono 2.0 / Visa N°8603
"Sur la côte sauvage d'une Italie ombrageuse, des femmes en noir guettent le retour des pêcheurs : vision archaïque à laquelle, répondra trente ans plus tard, celle des serviteurs, en noir eux aussi, attendant le retour de Ludwig dans l'un des somptueux palais. Visconti observe, fasciné, cet être dépouillé de tout sauf de sa dignité, qui tente maladroitement de changer les traditions oppressives régissant la dure loi de la pêche : ici, la fin d'un monde n'ouvre sur aucune promesse de renouveau, et le film s'achève comme se refermerait un tombeau. les cinq frères de La Terre tremble se retrouveront par la suite dans Rocco et ses frères." Télérama