DÉTOUR
(DETOUR)
RÉALISÉ PAR
Edgar George Ulmer
Sorti en novembre 1945, Détour a acquis au fil des années un statut d’œuvre culte parmi les amateurs du septième art. Les critiques, français notamment, et de nombreux metteurs en scène, dont Martin Scorsese, n'hésitent pas à classer le film parmi les plus grands films noirs de tous les temps.
EN VERSION RESTAURÉE HD
Synopsis
Un pianiste de bar va, malgré lui, prendre l'identité d'un automobiliste qui l'a pris en stop mais qui est mort subitement. L'automobiliste en question est l'héritier d'un millionnaire mourant et que sa famille n'a pas revu depuis des années...
« L’un des nombreux chefs-d’œuvre d’Edgar George Ulmer, le seul véritable cinéaste « underground » de l’histoire du cinéma. La pauvreté légendaire des conditions de travail de la PRC (six jours de tournages dans des décors et avec un budget dérisoires) invite le cinéaste, disciple de Murnau, à polir l’expressionisme de son style : chaque détail obtiendra le maximum de relief et d’expressivité en surgissant sur fond de néant. Le film porte la thématique du film noir (flash-back, femme fatale, pessimisme et fatalisme) à son apogée avec une minutie maniaque, un sens de l’absurde proprement ulmérien. » (Jacques Lourcelles - Le Dictionnaire du Cinéma / Les Films)
« Tourné et monté en quelques jours, dans trois décors et pour un budget squelettique, Détour est un film implacable sur le hasard et la poisse. Tom Neal fait du stop, monte dans la voiture où il ne fallait pas monter, se retrouve avec un mort accidentel et a peur qu’on l’accuse de meurtre. Ironie du sort, il prend en stop celle qu’il ne fallait pas, et finit par la tuer accidentellement. Le destin sonne deux fois, comme chez James Cain, et laisse sa victime sur la route, sans identité, à ressasser, dans un bar, les circonstances qui ont détruit sa vie. Cet incroyable mélo a des accents à la Goodis, mais sans le moindre romantisme. Les décors sont oppressants par leur anonymat et leur exiguïté, et même la route est, ici, symbole d’enfermement. » (Télérama)
« Détour figure avec raison parmi les réussites les plus exemplaires du film de série B. Confronté à un budget de 30.000 dollars, Edgar G. Ulmer ramena le scénario de 144 à 69 pages et fut obligé de tourner dans les environs immédiats de Los Angeles, toute distance de plus de quinze miles entraînant de nouveaux problèmes budgétaires. Abandonné par la femme qu’il aime, manipulé par Vera rencontrée en chemin, éternelle victime d’une société dans laquelle il ne peut s’intégrer, Al Roberts est, comme le héros du Facteur sonne toujours deux fois, un paria et un perdant. Quel que soit le détour qu’il tentera de faire, il lui est impossible d’échapper au destin fatal qui l’attend et peu de films hollywoodiens portent autant que celui-ci la marque de l’inéluctable sort. L’idée du « meurtre à distance » commis par Al montre à quel point le héros est incapable de changer un avenir implacablement tracé. La construction en flash-backs contribue elle aussi à accentuer cet aspect irrémédiable. » (Patrick Brion, Le Film noir)
« Dans son documentaire Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain, Scorsese montre bien comment Edgar G. Ulmer a recours à une solution purement plastique (le flou) d’abord par manque de moyens mais parvient ainsi à saisir le marécage mental dans lequel se débat le personnage de Tom Neal. Et comment ce film a innervé tout le cinéma indépendant des années 70 et tout particulièrement le road-movie. » (Les Inrocks)
Presse et distribution
FILMS SANS FRONTIÈRES
Christophe CALMELS
70, bd Sébastopol - 75003 Paris
Tel : 01 42 77 01 24 / 06 03 32 59 66
Fax : 01 42 77 42 66
Email : distrib@films-sans-frontieres.fr
Fiche technique et artistique
Réalisation : Edger George Ulmer
Avec :
Tom Neal : Al Roberts
Ann Savage : Vera
Claudia Drake : Sue Harvey
Edmund MacDonald : Charles Haskell Jr
Tim Ryan : le propriétaire du Nevada Diner
Esther Howard : Holly, serveuse
Pat Gleason : Joe, le camionneur
Don Brodie : le vendeur de voitures d'occasion
Scénario : Martin Goldsmith d'après son roman Détour
Photographie : Benjamin H. Kline
Montage : George McGuire
Décors : Glenn P. Thompson
Musique : Leo Erdody
Production : P.R.C.
Distribution : Films Sans Frontières
Durée : 69 min. / ÉTATS-UNIS / 1945
DCP 2K / VOSTF / Noir & blanc / 1.37:1 / Mono 2.0 / Visa N°6282